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Affaire AAIR : le procès du maire de Roubaix et de l’association prosélyte reporté au 13 octobre

Affaire AAIR : le procès du maire de Roubaix et de l’association prosélyte reporté au 13 octobre

Le procès de l’affaire AAIR, du nom de cette association qui donnait des cours coraniques sous couvert de leçons d’arabe a été remis au 13 octobre. Ce mardi après-midi, le tribunal correctionnel de Lille a accepté les demandes de renvoi des avocats.

Le tribunal correctionnel de Lille a entendu les demandes de deux des quatre avocats de la défense, qui voulaient avoir plus de temps pour étudier ce dossier volumineux et complexe. Et a peut-être estimé qu’après tout, il valait mieux pour la sérénité des débats juger cette affaire plus tard, dans un contexte moins électrique.


Le président de la septième chambre, le juge Mikael Simoens, a donc sans surprise, devant de nombreux journalistes de télévision, de radio et de presse écrite, prononcé ce mardi le report à l’automne du procès visant l’Association ambition et initiatives pour la réussite (AAIR) et le maire de Roubaix Guillaume Delbar (divers droite). L’audience aura lieu le 13 octobre.

Des cours de coran sur fonds publics ?

Trois dirigeants de cette association de préparation aux examens étaient renvoyés au tribunal correctionnel pour abus de confiance  : le parquet leur reproche d’avoir donné des cours d’arabe à connotation religieuse, alors que la structure était subventionnée par l’État et plusieurs collectivités, dont la ville de Roubaix. L’AAIR avait touché près de 80 000 euros de fonds publics en 2020.

« Nous contestons formellement avoir commis la moindre infraction. »

Mais le président Nordine Khabzaoui, présent à l’audience, assure que « l’argent public a été intégralement utilisé pour le soutien scolaire ».Son avocat, Me Patrick Lambert, martèle qu’il n’y a eu « aucun prosélytisme dans le cadre des activités de soutien scolaire », celles-là même qui ont été financées par des fonds publics

« Nous contestons formellement avoir commis la moindre infraction », expose l’avocat, qui présente son client comme « un homme de 47 ans, enseignant depuis 16 ans dans la fonction publique, dont la seule volonté est de faire du soutien scolaire ». Il n’a toutefois pas souhaité répondre sur les cours d’arabe proposés par l’association, qui cachaient pourtant un enseignement clairement coranique..

De son côté, le maire Guillaume Delbar, qui était absent, semble-t-il pour cause de Covid, est mis en cause pour détournement de fonds publics par négligence, la justice s’interrogeant sur un possible manque de zèle de sa part à vérifier que l’utilisation de l’argent municipal était conforme à l’usage qui était prévu. Après la diffusion de l’émission, le maire de Roubaix avait reconnu avoir pu « se tromper ou avoir été trompé » dans cette affaire.

La tempête Zone Interdite

L’avocat du maire, mais aussi celui du président de l’AAIR, avaient demandé le renvoi de ce procès, arguant du délai trop court entre les convocations au tribunal et la date d’audience. Coïncidence du calendrier, ce procès devait intervenir une semaine après l’émission de Zone Interdite sur la montée de l’islam radical en France, tournée en partie à Roubaix, et qui évoquait largement cette affaire.

Depuis dix jours, cette émission a placé Roubaix, son maire et cette association au cœur d’une tempête politique et médiatique, suscitant également les critiques de Roubaisiens vis-à-vis de l’image qu’elle a donnée de leur ville. Deux intervenants de cette émission, la présentatrice Ophélie Meunier et le Roubaisien Amine Elbahi, ont été menacés de mort et placés sous protection policière.

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